Entretien avec Alice Nayo, médaillée mondiale de basket 3×3

La semaine passée, l’équipe de France féminine de basket 3×3 a décroché le bronze à la Coupe du Monde. UnderSport en a profité pour échanger avec Alice Nayo, membre de cette équipe médaillée mondiale et vice-présidente du syndicat des basketteurs.
De manière très intense. On était vraiment déterminée et concentrée pour revenir des Philippines avec une médaille. On a pris chaque match avec sérieux et on a tout donné. On a su s’appuyer sur nos points forts : une défense et un jeu collectif.
C’est le résultat d’un travail collectif sur le long terme. Je parlerai plutôt d’aboutissement.
Avec beaucoup de joie et d’enthousiasme. C’est enfin la reconnaissance d’une discipline souvent cataloguée de discipline de rue. Le fait que cette discipline arrive aux Jeux olympiques, c’est une preuve de l’impact qu’elle a. Il y a de nombreux adeptes à travers le Monde qui vont pouvoir se rencontrer sur la compétition sportive ultime.
Pas grand chose. Cela m’offre surtout la possibilité de pouvoir représenter un jour mon pays aux JO.
Il faut d’abord que l’on se qualifie, c’est encore trop tôt pour pouvoir répondre à cette question.
On est dans les temps. On continue de progresser, chaque année, on est meilleur, c’est donc positif pour la suite. Notre jeu est basé sur la défense et sur notre impact physique. Maintenant, on travaille pour construire un jeu toujours plus complet à partir de ces aspects.
J’ai eu un coup de foudre pour le basket 3×3. Un jour, j’ai croisé Alex Tchangoue, une amie qui jouait en équipe de France, sur les terrains. Elle m’a dit d’essayer, que ça pourrait me plaire. J’ai essayé, et j’ai tout de suite adoré. J’ai commencé mes tournois avec elle, puis on a fait quelques stages ensemble avec l’équipe de France. En 2014, j’ai fait ma première compétition internationale, tout en prenant toujours beaucoup de plaisir. Je n’arrête que parce que la saison est courte. En France, elle ne dure que l’été. Je vis le 3×3 à fond, je recommande à tous les curieux d’essayer, c’est une autre vision du basket et elle est géniale.
Les deux ne se chevauchent pas donc ça va. L’été, c’est 3×3, le reste de l’année, c’est basket à 5. S’il y a des compétitions en septembre ou en octobre, comme c’est pour la sélection nationale, les clubs jouent le jeu et nous laissent y participer.
Oui, c’est très important. J’ai toujours essayé de mener les deux fronts : basket et études. Je m’en suis plutôt bien sortie. C’est une organisation de faire les deux, il faut être autonome et se motiver, le reste vient tout seul. C’est une routine à adopter. Une fois que c’est fait, il faut savoir gérer son état de fatigue pour optimiser son travail. Je pense que le double-cursus n’est pas incompatible avec une carrière de basketteuse pro. Il faut juste travailler et être bien entouré. C’est important, car on peut avoir la tentation de délaisser les bouquins.
Pour moi, c’est très important, c’est exactement en adéquation avec mes études. Je fais aussi cela, car je souhaite que les filles connaissent leurs droits et qu’elles exercent leur sport dans les meilleures conditions possibles.
Pour l’instant, je n’ai pas de missions pré-définies. Le plus important, c’est de sensibiliser les femmes et de les aider à prendre conscience, qu’en France, elles sont aussi importantes que les hommes dans notre sport. Notre objectif est de parvenir à négocier une convention collective avec les instances et les représentants de clubs pour une bonne harmonie et que les joueuses se sentent enfin considérées et prises au sérieux dans le basket.
Nicolas Kohlhuber (@KohlhuberN)